Cela faisait déjà quelques jours maintenant que le désastre avait eu lieu. La forêt semblait désespérée, et le moral des félins n'étaient dans les tops niveaux. Surtout que les chats des deux clans s'entassaient dans le camp du Sable. J'avais décidé de laisser ma place dans la tanière des guerriers et j'étais partie dormir sur la plage. Le sable était confortable et je n'avais besoin de rien de plus pour me sentir bien. La faim commençant à se faire sentir, je me dirigeai vers le camp. Mais le tas de gibier était bien maigre. Je venais de me réveiller, j'étais donc assez en forme pour ramener quelques proies et laisser ma part pour le moment. Sur cette pensée, je me dirigeai vers le Rochers. Du bon poisson, voilà qui allait être nouveau pour les chats du Clan de la Terre ! J'entrais dans l'eau. Elle était faiblement agitée, et assez tiède. Avec l'incendie, ça en m'étonnait pas que la mer ait eu un coup de chaud. Je me laissai un peu porter par les flots. J'aimais cette sensation de laisser-aller et le contact doux et fluide de l'eau. Les Rochers étaient en vue, je fis un large mouvement de pattes pour me rapprocher des rocs et pour ensuite y grimper. Je restai tout près de l'eau et observai la surface. Un poisson passa, et d'un coup de patte rapide, je l'éjectai de l'eau. Il frétilla un moment avant que je lui morde dans les branchies. Après quelques autres pêches fructueuse, je fis plusieurs allers-retours pour ramener le produit de ma chasse jusqu'au tas de gibier. Je pris ma part et repartis vers les Rochers. Je grimpai sur le plus haut et m'y couchai. Ces efforts m'avaient éreintés et j'avais besoin de quelques temps de repos.
Je me réveillai quelques temps plus tard. Toujours couchée, j'observai les nuages au-dessus de ma tête. Ils étaient noirs et je sentais que l'orage arrivait. J'eus l'impression que le ciel aussi pleurait le désastre de la forêt, mais les gouttes de pluie arrivaient trop tard. Je soupirais en me relevant. Me prélasser n'était pas une bien belle attitude pour une lieutenante, je devais regagner le camp et m'assurer qu'il n'y avait rien de nouveau. Je descendis de plusieurs rochers, et aperçus en contrebas une fourrure tabby grise et noire. L'odeur de mon clan parvint à mes narines et je reconnus le félin en face de moi.

- Beau temps, n'est-ce pas ?

L'ironie n'était pas du tout dissimulée, ni dans sa voix, ni sur son museau. Un sourire en coin apparut sur mon visage. Le ciel ne nous gâtait pas en ce moment.

- Tellement beau que ça va me donner envie de pleurer, pas toi Coeur d'Océan ?