Je t'aime. Cette phrase mélodieuse tournait sans cesse dans ma tête. Cette douce phrase m'apaisait. Ces mots qu'Il avait prononcé me remplissait d'espoir. Ma vie n'était pas fichue. Je l'aimais autant que lui. C'est à dire de tout mon cœur. Je ne pensais qu'à lui. Il était ma raison d'être. Mais depuis quelques jours je le fuyait. J'avais peur. Peur qu'on nous découvre. Je ne voulais pas donner aux miens une nouvelle raison de me critiquer. Mais il me manquait. Le nuit je voyais son beau visage, ses larges épaules et sa majestueuse silhouette. Je me doutais que je lui manquais autant qu'il me manquait. J'allais devoir m'expliquer.

Je me réveillais pleine d'entrain. Hier tandis que je réfléchissais dans le noir, allongée sur ma couche de mousse, je me suis dit qu'Etoile d'Argile ne méritait pas que je l'abandonne. Après un brin de toilette pour démêler ma longue fourrure crème, je sortis furtivement de l'antre sombre. Dehors l'air été frais. Pas froid. La journée promettait d'être douce. Depuis quelques jours, les arbres se recouvrait d'un manteau de bourgeon et toute trace de neige avait dipsrue. Le camps était silencieux. Je jetais un regard vers la tanière des apprentis ou j'apercevais par l’ouverture Nuage d'Ecureuil. Après m'être assurée que personne ne me regardais, je sortis sur la plage.

Dehors le vent soufflait en bourrasques. Je m'élançais afin de la traverser rapidement. J'escaladais l'arbre mort et remontais le sentier. Pourtant je me doutais qu'il était trop tôt pour qu'il soit déjà aux quatre chênes. Mais il devait patrouiller sur son territoire. Sans réfléchir aux conséquence de mes actes, je me faufilais au delà de la frontière. Je repérais mon chemin avec soin, histoire de pouvoir fuir plus vite si on m'apercevais. J'avançais lentement, de cachette en cachette, de buisson en buisson.

Je finis pas déboucher dans un espèce de clairière. Là, s'étendait un plaine de terre qui brillait au soleil levant. De l'argile, pensais-je. J'allais sortir des buissons pour observer cette plaine quand un craquement me fit sursauter. Je me tapis dans les hautes herbes. Au moment où un chat sortit des fourrés je me rendis comte que le vent soufflait dans mon dos. Horreur. J'étais repérable par le plus petit chaton.

J'allais fuir quand l'odeur du nouveau venu me parvint. Etoile d'Argile. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. IL renifla et je devinai qu'il m'avait sentie. IL regarda dans les fourrés et lança chaleureusement :

Etoile d'Aurore ! Comme je suis heureux de te voire ! Tu m'as tellement manqué ! Mais, que fais-tu ici ?

Je n'osais répondre. Moi même je ne savais pas pourquoi. Je finis par murmurer :

Je te cherchais.

Il ronronna doucement. Je me sentais bien et lui aussi. J'en étais certaine. J'aurais voulu que ce moment dur pour toujours. Mais un bruit de pas se fit entendre et une odeur aigre se répandit. Je reconnus avec peine le clan de la terre. Qu'allait-il dire ? Une chatte noire sortie de l’abri des fougères. Bouton d'or. Leur lieutenante. Une chatte que je n'avais jamais pris la peine de connaître même quand j'étais son égale. J'avais passée ma vie à me morfondre sur moi même.

« Bonjour... Que faîtes vous ? »

Je me levais précipitamment en réfléchissant à toute vitesse. Mon cerveau galopait et mon cœur battait la chamade. Étoile d'Argile finit par miauler d'une voix qui se voulait assurée :

« Nous discutons de nouvelle importantes... »

Enfin une idée germa dans ma tête. Je savais quoi lui répondre pour nous sauver la mise. Je pris mon courage à deux pattes et miaulait d'une voix calme :

« En effet, j'étais venu prévenir Etoile d'Argile que j'avais remarquée une faible odeur de renard à notre frontière. Je voulais lui dire de garder vos chatons à l'intérieur du camp. On se sait jamais. »

Je ne m'en étais pas trop mal sortit. Dans ma voix, sonnait une assurance nouvelle. Je m'en étonnais moi même. Ce timbre nouveau me faisait plaisir à entendre.